The Unholy Three

Le club des trois

24 juin 1925

 

Réalisation : Tod Browning

Scénario : Waldemar Young d’après le roman de Clarence Aaron Robbins

Décors : Cedric Gibbons et Joseph Wright

Photographie : David Kesson

Montage : Daniel Gray

Production : Tod Browning pour la MGM

Interprétation :

            Lon Chaney            le professeur Echo

            Victor Mac Laglen            le géant Hercules

            Harry Earles            le nain Tweedledee

            Maë Bush            Rosie O’Grady

            Matthew Betz            l’employé, Edward Connelly

            Willam Humphreys            l’avocat de la défense

            A. E. Werrer            Attorney

            Matt Moore            Hector Mac Donald

 

Film teinté, muet

77 min (7 bobines)

 

Scénario :

 

Un ventriloque, le professeur Echo, un Hercule et un nain travaillent pour une salle de spectacle, pendant les numéros, la compagne d’Echo, Rosie, fait les poches des spectateurs. Une bagarre éclate qui attire la police. Le ventriloque arrive a convaincre le nain et le géant d’abandonner les spectacles pour devenir cambrioleurs. Déguisé en vielle dame, Echo ouvre une oisellerie ; le nain se déguise lui en bébé. Ils peuvent ainsi repérer les habitations de leurs riches clients qui achètent des perroquets auxquels Echo prête sa voix. Mais Rosie tombe amoureuse de l’employé de l’oisellerie. Un soir, refusant de les laisser seuls, Echo en grand-mère reste les surveiller pendant que les deux autres partent voler. Le cambriolage tourne mal et le propriétaire est tué. La police remonte la piste jusqu’à l’oisellerie et inculpe l’employé. Pour le protéger, Rosie menace de dénoncer le club des trois. Le groupe décide alors de la garder dans une maison isolée, mais Echo, par amour cède et se rend au tribunal pour tout avouer. Dans le même temps, ses deux complices sont tués par son singe ! Echo finit par laisser Rosie retrouver celui qu’elle aime tandis qu’il retourne à son ancien travail.

 

 

Commentaires :

 

Victor Mac Laglen tient ici un de ses premiers rôles important ; il tournera ensuite dans beaucoup de westerns, notamment sous la direction de John Ford avec qui il obtiendra d’ailleurs un Oscar en 1935 pour The Informer (Le Mouchard).

Dans la première scène du film, tandis que les phénomènes de foires se succèdent, on aperçoit l’avaleur de sabre qui fera partie du cirque Barnum dans Freaks six ans plus tard.

 

 

Critiques :

 

« Voici l’un des meilleurs paris en vue du box-office, comme il n’en était pas arrivé depuis longtemps. […] Il y a tout : sentiment, romance, escroquerie, meurtre, suspense, supercherie et l’ensemble est aussi intelligemment titré que ne l’a été aucune production depuis des lustres. […] Lon Chaney se démarque. Il le faisait autrefois, mais toujours avec un maquillage plus ou moins grotesque. Pas de maquillage cette fois. Il n’est pas bossu, il n’est pas cul-de-jatte, il n’est ni ci, ni ça, ni une autre chose difforme. Il est juste Lon Chaney, et il est formidable. »

                                                            Variety, 5 août 1925.

 

 

« Appartenant à la période muette de Tod Browning, The Unholy Three possédait déjà la structure de l'une des oeuves futures les plus réussies de l'auteur: les Poupées du Diable.

On y retrouve en effet déjà plusieurs constantes qui poursuivront Browning tout au long de sa carrière cinématographique: l'attrait pour le monde du cirque, avec une particulière insistance sur son aspect inquiétant et "différent"; la fascination pour la monstruosité; le travestissement ou le changement de personnalité [...]

Mais le Club des trois est pourtant loin de valoir ses meilleurs films. Malgré un humour et un éveil critique toujours présents, Browning s'y perd dans les méandres d'un médiocre scénario à la structure policière, ne parvenant jamais à déboucher sur le fantastique et rendant bien primaires les motivations du remords de l'un des membres du club criminel.

Reste donc un essai intéressant qui regroupe en les intégrant habilement au récit la plupart des constantes préoccupations de l'auteur, et ouvre le voie à ses futures réussites. »

                                                            Christian Oddos

Le cinéma fantastique, Ed. Guy Authier, 1977