The Show
La morsure
1927
Réalisation : Tod Browning
Scénario : Waldemar Young d'après la nouvelle "The day of Souls" de Charles Tenney
Intertitres : Joseph Farnham
Photographie : John Arnold
Direction artistique : Richard Day et Cedric Gibbons
Costumes : Lucia Coulter
Montage : Errol Taggart
Production : M.G.M.
Interprétation :
John Gilbert Cock Robin
Renée Adorée Salome
Lionel Barrymore le grec
Edward Connelly le soldat
Gertrude Short Lena
Andy MacLennan "le furet"
Dorothy Sebastian (non créditée)
Edna Tichenor (non créditée)
Zalla Zarana Zela (non créditée)
Noir et blanc, muet
73 min
Scénario :
Près du marché de Budapest, un side-show présente des monstres de foire et des scènes bibliques dont la décapitation de Yokanaam ordonnée par le roi Hérode pour plaire à Salomé. En coulisse, des tensions naissent entre les interprètes, "le Grec" jaloux de Robin qui a les faveurs de Salomé lâche un iguane venimeux pour tuer Robin, mais son plan échoue, il prend alors la place du bourreau avec l'intention de jouer la scène sans trucage mais Salomé sauve celui qu'elle aime.
Critiques :
« Avec son imagerie onirique et grotesque et son érotisme cynique et faussement misogyne, Tod Browning fait basculer les conventions figuratives et morales en vigueur à Hollywood. »
Antonie Bergmeier
Tod Browning l'insolite, Musée d'Orsay, 2000
« Inutile de décrire cette bande où l'intrigue se complique d'un assassinat de marchand de moutons, des mésaventures de sa fille Lena, des illusions d'un vieillard aveugle et des interventions d'un lézard venimeux. Le film, par sa magie, nous fait accepter cette trouvaille de mélodrame: ce serait le desservir que de les raconter.
The Show (La Parade) est devenu La Morsure en français. Je préfère le titre anglais qui situe mieux le sujet. Nous voici dans un monde où l'illusion et la réalité se confondent: les tréteaux des baraques, l'envers des foires. La Morsure nous restitue l'atmosphère des fêtes foraines, leur goût de gros vin rouge. Dans leur réseau de charmes, le mystère ne nous heurte point; tous les enchantements sont bienvenus.
Ici, certains décors maladroits ne gênent plus. Leurs toiles de fond trop visibles conviennent à la parade. Leur cadre de guignol transforme le fait divers en jeu de société, change les héros du drame en galopins qui s'amusent avec des couteaux à cran d'arrêt, des brownings, des sabres. Sur l'estrade où Robin nous invite, une main vivante, "la main de Cléopâtre", émerge d'une tenture de velours et distribue les billets. Comment n'être pas séduit? Dans ce Palais des Illusions, les rideaux tirés découvrent des danseuses araignées, des femmes aériennes, des ballerines souriantes sur un filet de sabre.
On se laisse entraîner dans cette fête de La Morsure; on se laisse prendre à son pittoresque facile. Derrière les carlingues de toile peinte, des couples attendent l'éclair du magnésium et posent pour M. le photographe. Les images des contes de fées se développent à la mesure des grandes personnes, les yeux les plus las ont des regards d'enfants.
John Gilbert porte très bien le tricot rayé, les poignets de cuir de Robin, Renée Adorée en Salomé, Lionel Barrymore dans le rôle du Grec, savent servir le film.
Tod Browning, metteur en scène, peut être fier de sa réussite. Je souhaite qu'une salle spécialisée reprenne bientôt La Morsure. C'est un film que j'aimerais revoir. »
Paul Gilson
18 mai 1928
« "The Show" doesn't quite get over, on the whole, as fully as John Gilbert's vivid acting as Cock Robin deserves. It is a melodrama of a Budapest side show, and Gilbert plays the barker - vain, cruel, unscrupulous - with authority and zest. It is quite unlike any of his other roles, and one can easily understand his enthusiasm for it. This makes it doubly regrettable that the picture moves slowly and lacks an arresting quality, in spite of a novel background and colorful hocus-pocus on the stage of the side show. Renee Adoree, photographed to her disadvantage, plays Salome, Cock Robin's inamorata, but for some reason she is listless. There is the villainous Greek, done by Lionel Barrymore, a stupid country girl who blindly adores Cock Robin, and an old man, who is made to believe by Salome that his criminal son is a brave soldier. It is her kind deception that seemingly brings about a great reformation in Cock Robin's character, when he discovers it; but it left me unconvinced of anything except the scenario writer's hard work, and Gilbert's efforts to vivify it. »
Picture Play Magazine, Juin 1927